Rust de Mozilla Research est le type de langage de programmation auquel ceux qui écrivent du code pour des systèmes d’entrée/sortie de base (BIOS), des chargeurs d’amorce, des systèmes d’exploitation, etc. portent un intérêt. D’avis d’observateurs avertis, c’est le futur de la programmation système en lieu et place du langage C. Sur quatre années consécutives, le langage a obtenu la reconnaissance de « plus aimé » des développeurs qui fréquentent la plateforme Stack Overflow. Pourtant, de récents sondages révèlent qu’il est à la peine...
Sur quatre années consécutives, le langage a obtenu la reconnaissance de « plus aimé » des développeurs habitués de la plateforme de questions-réponses sur des sujets liés à l’informatique. Au terme de l’édition 2019 de son enquête qui a mobilisé près de 90 000 travailleurs de la filière programmation informatique, le langage a concentré 83,5 % de retours positifs. Ce sont donc près de 75 000 développeurs de ce sondage Stack Overflow qui ont fait savoir qu’ils utilisent le langage Rust et qu’ils vont continuer à en faire usage ; autrement dit, des développeurs qui, après quelques expériences avec le langage, en sont tombés amoureux. Toutefois, le sondage Stack Overflow est pauvre en détail sur l’usage qu’il est fait du langage, notamment, son utilisation dans le cadre de projets personnels ou d’entreprise. C’est un récent sondage initié par les mainteneurs Rust qui apporte la lumière sur ces différents axes…
Le dénominateur commun de l’enquête initiée par les mainteneurs Rust avec celle de Stack Overflow est que la majorité des près de 4000 répondants a eu un contact avec le langage. En substance, ce dernier se poursuit pour 82,8 % des répondants tandis que 7,1 % des répondants disent ne plus faire usage du langage après des expériences passées. Grosso modo, ce sont des chiffres en lien avec l’adoption du langage, mais qui restent vagues sans précisions supplémentaires.
En effet, 43 % des répondants (la majorité) au sondage organisé par les mainteneurs Rust font savoir que le nombre de lignes de code des projets sur lesquels ils se sont lancés avec le langage va d’un millier à une dizaine de milliers. C’est un indicateur de ce que les développeurs usent beaucoup plus du langage dans le cadre de ce qui serait des projets personnels. C’est une tendance qui va dans le même sens que les chiffres mis en avant par l’édition 2019 de l’enquête Jetbrains sur Rust : « 97 % des tiers interrogés ont déclaré utiliser Rust depuis moins d'un an. Avec seulement 14 % de personnes l'utilisant pour le travail, il est beaucoup plus populaire comme langage pour les projets personnels ou secondaires. Plus de 90 % des répondants qui ont opté pour Rust comme l’un de leurs principaux langages travaillent avec ce dernier sur des bases de code de moins de 300 fichiers. »
Toutefois, si la principale raison avancée par ceux qui ont arrêté de faire usage du langage Rust (ou qui n’en ont jamais fait usage) est que leur entreprise ne s’en sert pas, il faut noter que les retours des développeurs impliqués dans des projets qui comptent entre une dizaine de milliers et une centaine de milliers de lignes de codes est en augmentation : 8,9 % en 2016, 16 % en 2017, 23 % en 2018 et 34 % en 2019.
En fait, l’un des principaux facteurs susceptibles de drainer plus de développeurs dans l’utilisation de Rust est l’adoption en entreprise qui semble encore faire défaut au langage. En toile de fond, on a un lot de raisons techniques susceptibles de justifier le positionnement des entreprises qui ne s’appuient pas sur Rust pour leurs projets : manque de bibliothèques, absence de prise en charge de plus d’ environnements de développement intégré, manque de documentation, etc. En effet, le manque de bibliothèques est l’une des raisons que certains développeurs soulignent comme un frein à la productivité.
Rien de concret pour le moment, mais il se dit qu’il est possible qu’un framework dédié à la mise au point de drivers en langage Rust soit accepté au sein de Linux. C’est connu, le noyau Linux est le produit de développements en langages C et assembleur. Dans la filière de la mise au point de drivers pour le système d’exploitation open source, c’est encore ce tandem qui règne en maître. Les développeurs engagés sur cet axe le plébiscitent pour les énormes possibilités qu’il offre en matière de manipulation des ressources matérielles d’un système informatique. Dans le jargon du milieu, on parle de « proximité avec le hardware. » Seulement, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à un passage au langage Rust. C’est une initiative susceptible d’apporter encore plus d’aura au langage.
Source : Sondage Stack Overflow, Enquête Rust, Jetbrains
Et vous ?
Êtes-vous en accord avec les chiffres de ce sondage qui mettent en avant un manque d’adoption de Rust en entreprise ?
Quels sont les ingrédients susceptibles de conduire à une adoption plus importante de Rust, mais qui lui font encore défaut de votre point de vue ?
Comment comparez-vous la courbe d’apprentissage du langage Rust à celle d’un autre comme le C ?
Votre entreprise a-t-elle adopté le langage Rust ? Si oui, sur des projets de quelle taille ?
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Le , par Patrick Ruiz
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