En ce qui concerne les systèmes d'exploitation utilisés par les developpeurs Rust, la situation est très similaire aux résultats de 2022, Linux étant le choix le plus populaire des utilisateurs de Rust, suivi de macOS et de Windows, qui ont une part d'utilisation très similaire. Les developpeurs Rust ciblent un ensemble varié de plateformes avec leurs programmes Rust, même si la cible la plus populaire reste de loin une machine Linux. Une légère augmentation du nombre d'utilisateurs ciblant WebAssembly, les plateformes embarquées et mobiles a été constaté, ce qui témoigne de la polyvalence de Rust.
Pour quels systèmes d'exploitation ou moteurs d'exécution développez-vous Rist ?
Cette année, l'équipe Survey de Rust a eu recours à des traductions automatisées de l'enquête et a demandé à des volontaires de les réviser. « Nous remercions les bénévoles qui ont révisé ces traductions automatiques, ce qui nous a permis de proposer l'enquête en sept langues : anglais, chinois simplifié, français, allemand, japonais, russe et espagnol. Nous avons décidé de ne pas publier l'enquête dans les langues pour lesquelles il n'y avait pas de volontaire pour la révision de la traduction, ce qui signifie que nous ne pouvions pas publier l'enquête en portugais, en ukrainien, en chinois traditionnel ou en coréen ».
L'utilisation de traductions automatiques, révisées par des volontaires, a élargi la portée linguistique de l'enquête à sept langues. Cependant, l'absence de bénévoles pour certaines langues a limité la publication dans des langues telles que le portugais, l'ukrainien, le chinois traditionnel et le coréen. La prédominance de l'anglais a augmenté de 3 %, tandis que les variations mineures dans d'autres langues s'expliquent par une participation réduite de bénévoles.
La France occupe la cinquième position dans le classement mondial des pays avec le plus de développeurs Rust
L'enquête Rust révèle une diversité géographique, avec les États-Unis en tête (22 %). Bien que les participants américains aient légèrement diminué, l'équipe Rust perçoit cela comme un signe positif de l'internationalisation croissante de la communauté. La France se classe 5e parmi les pays les plus actifs en Rust, dépassant le Canada et la Russie mais restant derrière le Royaume-Uni.
On observe une hausse de 3 points de pourcentage parmi les participants à l'enquête de cette année qui ont répondu en anglais, passant de 77 % en 2022 à 80 % en 2023. Pour les autres langues, des variations mineures ont été constatées, probablement attribuables au nombre réduit de langues proposées cette année en raison d'une participation moins importante de bénévoles. Encore une fois, la plupart des participants ont exprimé leur préférence pour la communication technique en anglais, atteignant 92,7 % - une légère variation par rapport aux 93 % de l'année précédente. Le chinois demeure la deuxième langue privilégiée, avec 6,1 % (contre 7 % en 2022).
Il a été demandé aux utilisateurs de Rust dans quel pays ils vivaient. Les 10 premiers pays représentés sont, dans l'ordre, les suivants : États-Unis (22 %), Allemagne (12 %), Chine (6 %), Royaume-Uni (6 %), France (6 %), Canada (3 %), Russie (3 %), Pays-Bas (3 %), Japon (3 %) et Pologne (3 %). Il a été constaté une légère diminution du nombre de participants à l'enquête aux États-Unis en 2023 (moins 3 points par rapport à l'édition 2022), ce qui pour l’équipe Rust est une indication positive de la nature de plus en plus mondiale de la communauté Rust.
Où vivez-vous ?
Les participants ont également été interrogés sur leur identification en tant que membres d'une communauté marginalisée. Parmi les répondants, 76 % ont répondu par la négative, 14 % par l'affirmative, et 10 % ont choisi de ne pas répondre. Le sous-groupe des répondants ayant répondu "oui" a été questionné sur les groupes spécifiques auxquels ils s'identifient en tant que membres. La majorité des personnes se considérant comme faisant partie d'un groupe marginalisé dans le domaine technologique s'identifient comme LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bisexuels, ou autres non-hétérosexuels). Ensuite, les personnes neurodivergentes représentent le deuxième choix le plus fréquent (41 %), suivi des personnes transgenres (31,4 %). Il sera crucial à l'avenir de suivre ces données pour comprendre l'évolution de notre communauté et identifier les domaines nécessitant des améliorations.
Parmi les groupes sous-représentés ou marginalisés suivants dans le domaine de la technologie, quels sont ceux dont vous vous considérez comme faisant partie ?
L'adoption croissante du langage Rust devrait s'intensifier, notamment avec les recommandations de l'Office of the National Cyber Director (ONCD) de la Maison Blanche en faveur de langages à mémoire sécurisée tels que Rust pour le développement d'applications. Des géants de l'industrie, tels que Microsoft et Google, envisagent déjà la migration vers Rust pour renforcer la sécurité, une préoccupation soulignée par des agences telles que la NSA, la CISA, le NIST et l'ONCD. La Rust Foundation soutient fermement Rust comme l'outil idéal pour combler les lacunes en matière de sécurité des infrastructures critiques. Toutefois, le rapport de l'ONCD note que Rust doit encore faire ses preuves dans les systèmes spatiaux malgré ses avantages en matière de sécurité mémoire. Les critères clés incluent la proximité du code au noyau, le support du déterminisme et l'absence de garbage collector», des conditions cruciales pour les systèmes spatiaux.
L'enquête Rust indique que les programmeurs Rust ciblent un ensemble varié de plateformes avec leurs programmes Rust, même si la cible la plus populaire reste de loin une machine Linux. Cependant, « nous constatons une légère augmentation du nombre d'utilisateurs ciblant WebAssembly, les plateformes embarquées et mobiles, ce qui témoigne de la polyvalence de Rust », peut-on lire dans le billet de blog de l'équipe Rust consacré à l'enquête.
Cependant, Rust ne peut pas continuer à offrir une sécurité généralisées. Rust ne peut pas continuer à fournir des avantages de sûreté et de sécurité à grande échelle sans étendre sa base d'utilisateurs mondiale, a déclaré Rebecca Rumbul, directrice exécutive et chef de la direction de la Fondation Rust. « En tant que tel, je trouve que plusieurs points de données de la récente enquête sur l'état de Rust sont encourageants. À savoir, l'augmentation apparente de l'expertise Rust dans le monde entier et l'adoption croissante de Rust dans les milieux professionnels. »
En outre, Rumbul a noté que si de nombreux changements d'une année sur l'autre décrits dans l'enquête 2023 sur l'état de Rust sont « encourageants », ils sont également progressifs ; et la Fondation s'attend à voir une croissance plus substantielle dans ces domaines au fil du temps.
L'efficacité du plaidoyer réglementaire reste à démontrer
« Depuis sa création en 2006, Rust n'a cessé de gagner en popularité dans le domaine de l'automatisation des entreprises », explique Holger Mueller, analyste chez Constellation Research. « Il continue de grimper dans les rangs de la popularité des développeurs et il se pourrait bien que la grande sécurité de la mémoire inhérente au langage favorise sa popularité d'un point de vue réglementaire. Il est donc beaucoup plus important que Rust continue à gagner des développeurs sur la base de ses mérites, et il en a beaucoup - comme le fait d'être un langage qui contribue au développement du noyau Linux ».
Eric Newcomer, directeur technique et analyste chez Intellyx, s'attend à ce que l'appel du gouvernement favorise l'adoption de Rust. « L'approbation de la Maison Blanche va ajouter de l'huile sur le feu, pour ainsi dire, a déclaré Newcomer. Rust gagne déjà du terrain en tant qu'alternative plus sûre à C et C++. Rust offre le même niveau d'accès aux ressources du système d'exploitation que C et C++, mais en toute sécurité. La reconnaissance de ce fait par le gouvernement accélérera certainement l'adoption de cette technologie.
Mark Russinovich, directeur technique de Microsoft Azure, qui s'est prononcé en faveur de l'adoption de Rust par le géant des logiciels et des services, a posté cette semaine sur X (anciennement Twitter) que « la Maison Blanche dit qu'il est temps d'arrêter les nouveaux projets en C/C++ ». En outre, Russinovich a comparé les développeurs C et C++ réticents au changement à des défenseurs des arbres.
[Tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">The White House says it's time to stop new projects in C/C++: <a href="https://t.co/vy10TZi0CD">https://t.co/vy10TZi0CD</a> <a href="https://t.co/aqWT2oXvbh">pic.twitter.com/aqWT2oXvbh</a></p>— Mark Russinovich (@markrussinovich) <a href="https://twitter.com/markrussinovich/status/1762925751106715906?ref_src=twsrc%5Etfw">February 28, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/Tweet]
Dans un autre billet X, il a déclaré : « Il y a des gens qui se battent pour C/C++. Je ne comprends pas leur résistance à passer à des langages sans risque pour la mémoire (héritage mis à part). Avec beaucoup d'attention, un expert peut écrire du C/C++ sécurisé, mais les langages à mémoire sécurisée rendent difficile, voire impossible, pour quiconque de faire des erreurs en matière de sécurité de la mémoire.
[Tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">There are vocal C/C++-huggers out there. I don't understand their resistance to switching to memory safe languages (legacy aside). With great care, an expert can write secure C/C++, but memory safe languages make it hard or impossible for anyone to make memory-safety mistakes.</p>— Mark Russinovich (@markrussinovich) <a href="https://twitter.com/markrussinovich/status/1762985826059968545?ref_src=twsrc%5Etfw">February 28, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/Tweet]
D'autres analyses de l'enquête sur Rust révèlent un intérêt limité pour les emplois axés sur Rust, selon Lawrence E. Hecht, analyste de données informatiques. Seulement 9 % des répondants estiment qu'il est facile pour les candidats qualifiés de trouver des emplois impliquant principalement la programmation en Rust. Bien que 27 % des participants trouvent les emplois actuels attrayants, ce nombre pourrait augmenter si Rust devenait le langage principal pour de nombreux développeurs.
La croissance de l'utilisation de Rust est soulignée par le fait que 48 % des participants ont commencé à apprendre à programmer en Rust en 2021 ou après. L'enquête indique également le succès initial de RustRover de JetBrains. Depuis sa sortie en 2023, 16 % des participants utilisent RustRover, un IDE IntelliJ Rust dédié. Étant donné que 20 % des participants de l'enquête précédente utilisaient un IDE ou un plugin Rust de JetBrains, on peut supposer que nombreux sont passés à RustRover.
L'inquiétude croissante quant à l'avenir de Rust en 2023 est notable, car seulement 18 % des répondants ne ressentent aucune inquiétude, marquant une baisse significative par rapport aux 30 % de l'enquête de 2022. La principale préoccupation, citée par 43 % des participants, est que Rust devienne trop complexe. De plus, 28 % craignent que la gouvernance du projet ne soit pas adaptée à la taille et aux besoins de la communauté.
Sources : Rust (1, 2)
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Les conclusions tirées de l'enquête Rust de 2023 sont-ils pertinents ?
Quel est votre sentiment face à la révélation de l'enquête Rust indiquant que les utilisateurs de Linux et de VS Code montrent une propension accrue à s'orienter vers WebAssembly ? Quelles implications pourraient découler de cette observation ?
Quelle est votre perception du classement de la France parmi les développeurs Rust ?
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Le langage de programmation Rust gagne en popularité parmi les développeurs et fait son entrée dans le top 20, selon Tiobe. Python, Java, C et C++ s'accaparent à eux seuls de 55% de parts de marché